The Phoenix Reborn - Ft. Freya R. Sawyer & Matthiew J. Krummer

Depuis le début de cours, je jetais des coups d'oeil à l'horloge qui était située sur le mur près de moi. L'horloge affichait 18 h 48. Cette heure de cours que tout le monde déteste y compris le professeur. On avait tous cette hâte de quitter pour aller manger. Cette journée avait tellement mal commencé que j'avais hâte qu'elle se termine. Je n'avais pas entendu mon cadran, je m'étais réveillé en sursaut avant de me lever rapidement pour enfiler un jeans qui traînait par terre et un t-shirt que j'avais pris sur mon bureau qui vraisemblablement n'avait pas été rangé. J'avais couru de cours en cours comme si la mort était à mes trousses. Il ne restait apparemment que quelques minutes avant la fin du cours. Le professeur parlait tellement lentement que je devais me concentrer sur ses lèvres pour comprendre ce qu'il racontait. C'était tout de même une lenteur qui n'était pas habituelle et pour être honnête je ne comprenais pas trop ce qui se passait.

Lorsque les élèves commencèrent à se lever, je compris que le cours avait pris fin. Une douleur affreuse me fit tressaillir tellement que j'en mis ma main sur mon pectoraux. Mon souffle se coupa, essayant tout de même de reprendre un rythme normalement à mes respirations. J'avais la tête qui me tournait. J'essayai de ranger mes choses pour quitter cette salle au plus vite. Mes jambes étaient lourdes et l'instant d'un moment, j'ai cru que j'allais mourir d'une crise de cœur. Là maintenant en plein milieu de la salle de classe. J'avais l'habitude de me sentir de cette façon, mais c'était il y a si longtemps. Pourquoi maintenant? J'étais heureux. Enfin, je crois.

Je finis par me rendre dans le couloir ou les élèves avaient déjà quitté. Lorsque j'arriva à la porte de l'entrée, l'air qui venait de dehors remplit mes poumons qui me brûlaient. L'extérieur... Je veux seulement arriver à l'extérieur. J'aperçus au loin un arbre, ou je pourrais m'étendre un peu afin de reprendre mes esprits. Ce fut tellement pénible comme si le poids du monde était sur mes épaules. À quelques mètres de l'arbre, je m'éffrondra sur le sol marchant à quatre pattes pour me rendre à mon objectif. J'essayais tant bien que mal d'être le plus naturel du monde afin que personne ne remarque ma vulnérabilité.

Arrivé à l'arbre, je me coucha sur le dos afin de reprendre mon souffle fermant les yeux pour savourer les pouffes d'air qui rentrait dans mes poumons. Mais qu'est qui se passe?

Sérieusement? Comment arrive-t-elle à se comprendre? Tu es prête à gager qu’aucun élève dans l’amphithéâtre ne comprend un traitre de mot de ce qu’elle dit. C’est toujours difficile de finir aussi tard un cours, mais c’est pire quand c’est avec cette enseignante.  Elle a vraiment des problèmes d’élocution la pauvre. Tes paupières sont lourdes alors que tes pensées vagabondent à leur guise sans porter attention au spectacle en avant. Peu importe. Au point où tu en es… Tu vois une fille assise non loin bailler et tu en fais de même. La tête appuyée sur ta paume de main, tu soupires. Ce cours est tellement long que tu as eu le temps de penser à plein de trucs. Genre… Quel superpouvoir rêves-tu d’avoir? Facile. Téléportation. Que fait Hélios en ce moment? Probablement en train de flirter avec une infirmière à l’hôpital de l’université. Pourquoi t’es là? Bonne question. «J’en peux plus! Abrégez mes souffrances. », penses-tu. C’est vraiment pas marrant. Tu fais une grimace en te disant que ce n’est pas supposé être marrant justement. Heureusement que tu as les Delta sinon ta vie serait vraiment terne. Il te vient une idée de construire une tour avec tes crayons surligneurs en les emboîtant, mais il ne faut pas pousser l’immaturité jusqu’à te récolter des heures de colle quand même.

À moitié morte sur ta chaise, tu sursautes quand l’enseignante prononce ton nom. «Sawyer! Le cours est terminé.» Elle n’a vraiment pas à s’inquiéter! Tu ne comptais vraiment pas t’éterniser. Un soudain gain d’énergie t’aide à quitter l’amphi pour te diriger vers Liberty. Tu fredonnes tout en jouant avec tes clés en marchant nonchalamment parmi les élèves. Tu accélères le pas lorsque tu remarques un gars qui s’effondre carrément sur le sol. Plutôt persévérant, il arrive à atteindre un arbre en continuant à quatre pattes. Le pauvre! Il doit vraiment être mal au point. Quand tu arrives finalement près de lui, tu vois qu’il a les yeux fermés. Est-il conscient? Tu t’accroupies près de son corps et doucement tu pose tes doigts pour aller chercher son pouls cubital. Tu sursautes en le voyant ouvrir les yeux. Tu jures en italien en reprenant ton souffle. Tu restes un moment ainsi à le regarder dans les yeux en damnant le fait que son regard soit si pénétrant. De très jolis yeux en somme. Ça oui. «Euh… Ça va? T’as pas l’air dans ton assiette.», dis-tu tout simplement.  Quelle conne! C'est une évidence qu'il va mal! Tu espères sincèrement pouvoir l’aider.  Tu prends l’initiative de t’avoir à ses côtés sans le quitter des yeux et tu accompagnes ton geste d’un sourire plutôt gêné. Que t’arrive-t-il? Habituellement, Confiance est ton deuxième prénom. «Est-ce que je peux t’aider? Si t’as besoin d’être seul, j’comprendrais.», continues-tu un peu embarrassée en détournant le regard.    

Le vent souffle dans les feuilles et ça aide à m'apaiser complètement. C'est fou à quel point un simple focus sur sa respiration peut tout changer. J'essaie de reprendre le contrôle sur mes émotions. Depuis le début de l'université, j'ai l'impression d'avoir perdu mes repères comme si le retour de la routine me tuait petit à petit.

J'entends des pas s'approcher sur la pelouse fraîchement coupée. Un joli parfum que je ne connais pas s'avance vers moi. Sans que je comprenne pourquoi, cela à un effet de détente sur tout mon corps. Avec les milliers d'étudiants, c'est bien normal que quelqu'un passe près de moi. J'essaie de ne pas m'en soucier et de continuer à me concentrer sur ma respiration. Je laisse aller mes idées pour simplement les repousser lorsqu'elles prennent trop d'ampleur dans ma tête. J'en suis presque à un état limite entre le sommeil et la conscience. Une légère pression me surprend, je n'ai que d'autre choix que d'ouvrir les yeux pour regarder ce qui se passe. Une jolie demoiselle se tient près de moi visiblement inquiète de me voir dans cet état. Je ne peux faire autrement que d'avoir de l'empathie pour elle. Ce souciés des gens qu'elle ne connaît pas qu'elle mauvaise idée.

«Euh… Ça va? T’as pas l’air dans ton assiette.» Ce délicat accent non américain me distrait quelque peu. Je lui souris discrètement malgré l'échange qui malgré moi suis incapable de quitté. Qu'est qui me prend? Je n'arrive tout simplement pas à dire quelques choses. Les mots ne me viennent pas aisément pris dans le brouhaha de mon cerveau. Aller dit quelque chose c'est malaisant là, que je me dis à moi-même.«Est-ce que je peux t’aider? Si t’as besoin d’être seul, j’comprendrais.» Être seul? C'est ce qui me met dans cet état.

« -Non! » Que je lui dis un peu trop brusquement, je me mets à tousser doucement avant d'ajouter. « -Je me sens un peu mal de te demander ça, mais peux-tu rester un peu? » Mais qu'est qui me prend! Je déteste être vulnérable devant quelqu'un et encore plus devant une inconnue. D'un coté j'ai envie qu'elle parte, mais d'un autre sa présence à des points positifs. Très positif.

Tu ce à quoi tu pensais, c’était de chevaucher Liberty et de partir.  Le poids de ta journée te pèse sur les épaules. Pourtant, lorsque tu as vu le gars tomber, tu as oublié à quel point tu es épuisée pour aller lui porter main forte. Assise ainsi à côté de lui, tu commences à être embarrassée voyant qu’il ne dit pas un mot. La façon dont il te regarde te coupe le souffle, mais son silence est plutôt éloquent. Tu ne sais pas trop comment réagir et tu penses sérieusement à tout simplement te lever et partir. Malgré tout, c’est comme si une force mystérieuse t’intimait de rester… N’importe quoi, penses-tu. Tu finis par lui assurer que  s’il veut rester tout seul tu comprendrais. Vu la façon dont il te répond, il ne veut absolument pas se retrouver seul. Tu comprends. Parfois, seulement sentir quelqu’un à nos côté peut être tellement bénéfique. «Y’a vraiment pas de quoi te sentir mal. Vraiment», affirmes-tu d’une voix douce pour le rassurer. Il semble vraiment embarrassé de te demander si tu peux rester un moment. Tu trouves ça adorable. Tu lui souris, amusée, avant de lui tendre la main. «Je m’appelle Freya.», dis-tu. Tu t’adosses à l’arbre et laisse le silence s’installer. Rien de très tendu ou embarrassant… Tu le vois plus comme un moment de complicité. Tu détournes le regard quand tu te rends compte que tu étais en train de le fixer. Étrange. «Je… J’sais pas si ça peut t’aider mais… Moi, quand j’me sens mal je fais un tour de moto.», commences-tu gênée. «Elle est stationnée pas très loin si ça te tente.», finis-tu. Est-ce que tu viens vraiment de lui proposer ça? Qu'est-ce qui te prend? C'est beaucoup trop tôt! Bordel... C'est clair que tu vas lui faire peur. Freya la psychopathe.    

Depuis que, ma sœur m'a donné des nouvelles, je ne sais plus comment gérer la situation. Elle semble si anéantie que je sois parti pour de bon, mais lorsque je la regarde je ne vois que ma mère. Cette mère qui a laissé un trou béant dans notre vie. J'essaie encore de comprendre pourquoi elle a décidé de nous quitter comme si notre vie à nous n'était pas importante pour elle. Par réflexe de ne pas me faire souffrir davantage je chasse cette pensée de ma tête. J'ai déjà assez sur les épaules.

«Y’a vraiment pas de quoi te sentir mal. Vraiment» Je tente de trouver la provenance de cet accent, ça me charme un peu trop, je crois. Je décider donc de m’asseoir contre le tronc de l'arbre afin d'être plus confortable. «Je m’appelle Freya.» Freya, ce n'est vraiment pas Américain, ce nom en tout cas j'ai appris avec les voyages de ne pas juger un livre par la couverture. J'accepte donc de prendre la main qu'elle me tend.

« - Matthiew. » Lui dis-je suivi d'un sourire des plus sincères. Mon regard se met à divaguer vers l'université. Apparemment, c'est ce qu'on appelle un trouble de l'attention. Je regarde les gens rigoler, parler et même le couple au fond là-bas qui s'embrasse comme s'ils étaient seuls sur la planète. Mon attention revient lorsque j'entends Freya reprendre la parole «Je… J’sais pas si ça peut t’aider mais… Moi, quand j’me sens mal je fais un tour de moto.» Une moto? Elle a une moto? «Elle est stationnée pas très loin si ça te tente.» Son air gêner est à croquer, franchement! Matthiew reprend toi dude! Je suis pas très sûr de ce que je viens de comprendre, alors je lui demande :

« -Est-ce que … Tu m'invites à faire un tour? » Mon regard que je dois lui lancer est perplexe. Je n'ai jamais fait de tour de moto.

« -Je ne veux vraiment pas t'embêter.» Que je réplique en passant mes doigts dans mes cheveux.

Le sourire qu'il te lance en se présentant pourrait bien en faire fondre plus d'une. Bon. Ok. Tu ne fais vraiment pas exception à la règle. D'ailleurs, ce simple sourire te fait remarquer que Matthiew est mignon. Enfin... Mignon n'est pas le bon mot. Sa beauté ne s'apparente pas du tout à celle qu'on attribue aux bébés et aux animaux. Il n'est pas 'mignon', il est canon. Voilà. C'est dit. C'est probablement pour ça que t'es là à le fixer ridiculement pendant qu'il regarde ailleurs. Après un moment, tu suis son regard et tombes sur un couple s'embrassant langoureusement. Pendant une fraction de seconde, tu penses à Hélios. Ce couple te fait penser à cette fois où il t'a fait une surprise et est venu ici même pour t'emmener au zoo. Plutôt tactile comme mec, il t'a pris dans ses bras et a posé un baiser sur ton front. Ça te fait craquer à chaque fois. Eh oui. Quel horreur... Hélios aime vraiment son statut de célibataire... Du coup, tu ne penses même pas à lui dire que tu l'aimes bien... Ça servirait à rien. En même temps, t'es pas trop à plaindre. Toi aussi tu flirt assez souvent. T'essaies de passer à autre chose. Difficile quand ton meilleur ami est si gentil, drôle et attentionné. Peu importe. Tu dois te concentrer sur le moment présent, te concentrer sur Matthew qui ne se sent pas très bien. Sur un coup de tête, tu lui parles d'un tour à moto. Tu paniques un peu en réalisant que c'est pas normal d'inviter un inconnu comme ça a faire une ride. Le truc, c'est que ça t'aide, alors tu t'es demandé si ça ne pourrait pas, par hasard, l'aider aussi. Plutôt perplexe, il récapitule pour être sûr d'avoir bien entendu. "Euhh, oui? Enfin, je crois.", dis-tu toujours gênée. Sérieusement? C'est quoi ce bordel? Pas moyen d'avoir l'air un minimum confiante. Aww, c'est qu'il ne veut vraiment pas l'embêter. Le voyant passer la main dans ses cheveux, tu as bien l'impression que le rose te monte aux joues. C'est vraiment pas le moment Freya!! "Si ça me dérangait je te l'aurais pas proposé tu sais.", affirmes-tu en lâchant un léger rire. "T'es déjà monté sur une moto? C'est vraiment génial. J'sais pas ce que je ferais sans Liberty." Quoi ? Bah ouais, tu as donné un prénom à ta moto!    

Moi qui voulais sortir rapidement pour aller manger un morceau. C'est drôle à quel point l’appétit est parti assez vite dans des circonstances comme celle qui vient tout juste d'arrivé. Mon cellulaire fit un bruit que je reconnus sans y jeter un coup d'oeil. Je peux déjà sentir l’animosité me monter au nez. J'essaye de retenir l'émotion, ce n’est pas l'temps en ce moment.

"Si ça me dérangait je te l'aurais pas proposé tu sais." Ça me trouble, énormément. Elle me trouble. Elle ne me connaît pas, c'est la première fois que je la vois. Soyons honnête je l'aurai remarquer si je l'avais déjà vu quelques part. Parce que, voyons, des cheveux de couleur extravagante ça se remarque. J'ai tellement mon sens d'alerte qui sonne à des milles à l'heure. Mais qu'est tu fou mon vieux. "T'es déjà monté une moto? C'est vraiment génial. J'sais pas ce que je ferais sans Liberty."

Je me suis mis à rire, et pour vrai c'était un rire honnête, un des rares que j'ai fait depuis un bout de temps. Depuis mon entrée à l'université pour tout dire. Je lui jette un regard moqueur tout en lui faisant un sourire gêné.

« - Liberty? Vraiment? » Que je dis le plus sérieux du monde en réalité, c'est seulement parce que je ne veux pas la vexer. Je ne veux pas qu'elle pense que je me moque d'elle.

« - C'est mignon. » Un sourire en coin se dessine sur mes lèvres. « - Je n'ai jamais fait de tour de moto, mais si tu m'invites j'aimerai bien essayer, si tu dis que pour toi ça te fait du bien alors je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas mon cas. » J'ai envie de regarder la notification que je viens de recevoir, mais je trouve tellement impolis les gens qui regardent leur téléphone au lieu de profiter du moment présent. Je déteste faire aux gens ce que je ne voudrais pas qu'on me fasse.  

Est-il en train de se moquer de toi?  Liberty est la prunelle de tes yeux alors, oui, ça te vexerait un peu qu’il puisse se moquer de son prénom.  «Liberty? Vraiment?», dit-il. Tu en viens à te demander si c’est si marrant que ça que tu aies surnommé ta moto Liberty. C’est quoi tous ces doutes? Tu chasses tout ça de ton esprit avant de lui répondre: «Quoi?», avec un ton plutôt amusée… Quand il affirme finalement qu’il trouve ça mignon, tu es soulagée en lui souriant. Étonnamment, l’idée qu’il puisse venir faire un tour à moto avec toi ne te dérange pas plus que ça. Habituellement, tu fais vraiment attention, mais tu as bien l’impression que ce mec est différent d’une certaine manière. Étrange… Puis, si ça peut l’aider. «Laisse-moi t’initier alors!», lui réponds-tu en te levant. Tu lui tends la main pour l’aider à se lever. Tu lui fais un signe de tête pour l’inciter à te suivre et pars dans la direction du stationnement. Ahh, qu’elle est jolie ma Liberty, penses-tu en t’approchant de la moto ninja couleur bleu métallique. «J’dois aller porter mes livres à la maison des Deltas si ça te dérange pas.», dis-tu à Matthiew avant de lui tendre un casque. Tu rigoles en le voyant l’enfiler et fais de même. Une fois tous les deux assis sur ta moto, tu souris sous ton casque en sentant ses bras encercler ta taille. «Prêts? Accroches-toi!»  

J'ai enfin repris des couleurs, enfin je crois, mais je me sens beaucoup mieux que tout à l'heure même si je sais pertinemment que demain matin je risque d'avoir quelques séquelles de cette panique. «Laisse-moi t’initier alors!» Je n'ai d'autre choix que de lui sourire. Lorsqu'elle me tend la main je la prends que par pure politesse. Parce que finalement je n'ai pas vraiment besoin de son aide pour me lever. On peut remarquer notre différence de grandeur et c'est plutôt cocasse. J'avoue qu’avec la taille que je fais c'est assez difficile de me dépasser.

Je suis là à la suivre jusqu'au stationnement même si je connais le chemin par cœur. Disons qu'on finit par connaître tous les petits recoins du campus avec le temps. On arrive enfin à sa moto. Quelle jolie moto! Que je me dis. «J’dois aller porter mes livres à la maison des Deltas si ça te dérange pas.» Je lui souris avant de lui dire.

« - Pas de problème » J'enfile le casque, c'est pas évident de mettre ses trucs et j'ai probablement pas le tour en attendant Freya se foutre de ma gueule. Mais ça me dérange pas je dois avouer, j'adore déjà entendre son rire.

Lorsqu'on monte sur la moto je suis un peu malaise de mettre mes bras autour de sa taille, mais je connais un peu les motos pour comprendre que si je le fais pas je risque fortement de me retrouver les fesses contre le sol. Je crois que je fais bien parce qu'à peine mes bras autour d'elle qu'elle réplique «Prêts? Accroches-toi!» que j'entends à peine le casque sur ma tête.

Et on quitte rapidement le stationnement pour se rendre à la maison des Deltas. L'arrêt fut de courte durée. Elle avait été porter ses livres à une vitesse presque inhumaine. Je me suis mis à la regarder revenir vers moi avec son casque ça lui donne un certain charme. Enfaîte plus qu'un certain charme,ça la rend carrément canon. J'ai qu'une envie c'est de... hum...

Le soleil descend peu à peu dans le ciel et le crépuscule est sur le point de montrer son nez. Sentir le vent sur moi et dans mes vêtements c'est une sensation tellement nouvelle, mais aussi tellement délivrante. Un sentiment de liberté que je n'ai pas envie de quitter. Je ferme les yeux quelques secondes pour savourer ce moment.  

Assis, il n’avait pas l’air d’être aussi grand. Tu as carrément l’impression d’être une petite fille de six ans à côté de lui. Par contre, il faut bien l’avouer, tu adores les hommes grands. Lorsqu’il encercle ta taille avec ses bras, tu souris en dessous du casque. Pauvre lui, penses-tu, il doit trouver ça plutôt embarrassant. Tu mets le contact et te diriges vers la maison des Delta Upsilon. Rien que cette petite balade te fait du bien. C’est fou comme Liberty comme bien son prénom! Après un rapide saut chez les Delta, où tu en profites pour aller chercher quelques trucs à grignoter et les fourrer rapidement dans un sac. «J’espère que t’as faim parce que j’pense bien avoir  assez de bouffe pour une armée entière.», lui dis-tu en pointant ton sac en en souriant. De retour sur la moto, tu roules. Tout simplement. Pour toi, c’est le paradis sur terre. Tu as l’impression de faire qu’un avec cette moto parfois. Tu sens le vent qui fouette tes vêtements ainsi que cette pointe d’adrénaline qui parcourt tout ton corps quand tu accélères. La liberté, voilà, c’est le mot. Dès que tu embarques sur cette moto, tous tes soucis disparaissent. «Ça va derrière?», demandes-tu à Matthiew. Certaines personnes n’aiment pas trop faire de la moto et tu ne souhaites pas éterniser la ballade et te rendre compte qu’à la toute fin qu’il n’aime pas du tout. D’ailleurs, s’il aime autant que toi, tu serais bien le genre de fille à rouler toute la nuit. De plus, ce n’est pas désagréable de sentir son corps pressé contre le tien ainsi sur cette moto. 

Comme ça fait du bien d'être bien entouré. Je n’avais pas beaucoup d'amis à l'école, ma sœur était la seule à me supporté, et encore. En réalité lorsque mon frère était encore parmi les vivants j'avais beaucoup d'amis, même si je passais pas mal de temps avec mon frère. Nous avions une très belle relation lui et moi. Ce qui pouvait rendre un peu jalouse ma sœur. Lorsqu'il avait été touché par la maladie, j'arrivais plus à le quitter. Mes amis ont pris la poudre d'escampette voyant que je n'étais plus sur la même longueur d'onde avec eux. C'était trop dur le voir dans cet état et souvent j'avais cette peur incontrôlable d'avoir l'impression qu'il allait mourir le lendemain. Bien que les médecins essayaient tout en le pouvoir pour le guérir, ils ont fini par nous avoué qu'il n'y avait plus rien à faire.

Mon monde s’était écroulé. Cette image d'un trou béant en dessous de vos pieds je l'avais constamment. Je faisais de l'insomnie à cette époque et je me rendais à la chambre de mon frère toute les nuits. Mes parents et lui avaient décidé qu'il resterait à la maison, superviser par des infirmières pour qu'il puisse demeurer avec sa famille. Mon frère s’était réveillé souvent durant la nuit pour qu'on puisse parler ensemble des heures durant. D'ailleurs, ma sœur m'a déjà reproché que c'était peut-être à cause de moi que mon frère avait eu une courte durée avec nous. Mais je sais très bien que c'était la colère envers moi qui parlait et qu'elle ne le pensait pas vraiment. «Ça va derrière?» Entendre sa voix me fait complètement quitté mes pensées quand même noires disons-le. Je ne m'imaginais pas que ce tour en moto allait faire émerger des souvenirs que j'avais oubliés, enfin que j'essaie d'oublié.

« -J'adore » Que je cris à la jolie dame devant moi, avec le vent qui enterre presque totalement ma voix j'ai pas le choix de crié.  

Heureusement, le beau brun t'assure qu'il adore cela. Ça t'aurais bien déçu que Matthiew ait détesté ce tour de moto. Si ça avait été le cas, tu te serais sentie mal de l'avoir embarqué là dedans. Plutôt spontanée, tu lui as proposé en pensant que ça allait l'aider. Si ça avait aggravé son état, tu te serais longtemps excusée. Tu en profites donc pour accélérer et, sourire aux lèvres, tu profites du moment. Tu roules longtemps ainsi dans Chicago, n'ayant aucune destination fixe en tête. Le soleil se couche lentement et fait place à la nuit. Tu as toujours préféré la nuit au jour. Rien de lugubre ou quoi que ce soit! Tu trouves juste que c'est fascinant. Rien ne peut te faire ressentir autant d'extase qu'un tel instant. Tu aurais bien passé toute la nuit à rouler, mais ton estomac crie à la famine. Puis, tu penses au Mont Mayriv. Bon. Ok. En principe, c'est un cimetière, mais la vue est extraordinaire et l'endroit sympa. Le truc, c'est de s'éloigner du cimetière tout en gardant une superbe vue sur la ville. Ainsi, tu te diriges vers ce Mont et, une fois arrivés, tu stationnes Liberty. En enlevant son casque, tu tournes la tête pour t'adresser à Matthiew. «J'sais pas pour toi, mais moi j'ai une faim de loup!», lui dis-tu. «Tu veux que je te ramène chez toi ou on reste ici pour manger? L'endroit est plutôt sympa et la vue extra.», continues-tu. Tout est entre ses mains. 

Le temps passe tellement vite que je remarque pas que le soleil il n'y en a presque plus. J'avoue que je commence vraiment à y prendre goût à cette balade et je n'ai pas envie qu'elle se termine. J'espère qu'elle m'invitera de nouveau en tout cas j'y compte bien.

On arrive près d'un cimetière, mon cœur s'arrête, j'ai du mal à respirer et je sens mon corps se mettre à trembler. J'essaie de me contrôler le mieux que je peux, je n'ai pas envie que la jolie demoiselle devant moi remarque mon malaise. Ça fait si longtemps que je n'ai pas été sur la tombe de mon frère. Enfin, je crois que depuis que nous l'avons mis en terre je n'y suis jamais retourné. Ma mère et ma sœur y allaient chaque année à l'anniversaire de naissance de mon frère. Prétextant que c'était pour lui rendre hommage. Elles partaient donc tôt le matin fleurs à la main puis revenait dans la journée. Ma sœur a bien essayé de me convaincre d'y aller, mais je n'y arrivais tout simplement pas. Puis lorsque ma mère avait décidé de s'enlever la vie, ma sœur avait essayé de continuer cette tradition, mais ce fut rapidement un échec.

Freya continue de rouler et finit par dépasser le cimetière. Lorsqu'elle stationne enfin la moto, je suis déjà un peu nostalgique de cette balade. J'enlève mon casque et le bon air du soir me fait un bien fou que j'en ferme les yeux pour savourer le moment. «Tu veux que je te ramène chez toi ou on reste ici pour manger? L'endroit est plutôt sympa et la vue extra.»

« - J'aimerai bien resté ici, ça fait du bien d'être un peu loin de l'université quelques heures tu ne trouves pas? » Que je suis dit en ouvrant les yeux pour la regarder. Qu'est qu'elle est belle... Arrête tout de suite! Tu. Ne. Peux. Pas.   

Lorsque vous passez près du cimetière, tu sens Matthiew changer soudainement. Il n’est plus du tout détendu. Tu te demandes bien ce qu’il a bien pu vivre pour avoir une réaction aussi violente. Bon. Après tout, il peut tout simplement avoir peur des cimetières. Ça arrive. Pour ta part, ça te rend triste… Tu penses à l’enterrement de ta petite sœur et tu sens déjà des larmes se former. Ce n’est vraiment pas le temps Freya!,  dis-tu à toi-même avant d’enlever ton casque et proposer à Matt de rester un peu. Un sourire se forme sur tes lèvres lorsqu’il te dit qu’il aimerait bien rester. «T’as raison. Ça fait du bien.», lui réponds-tu. Le voyant te regarder, tu lui souris amusée en tentant de ne pas laisser dériver ton regard vers ses lèvres. Tu es intrigué par cet homme qui, inconsciemment, n’a toujours pas enlevé ses bras d’autour de ta taille. Tu ne t’en plains pas. Tu restes un moment ainsi à le regarder, mais ton ventre fait un bruit et cela brise le moment. Tu rigoles en mettant une main sur ton ventre. «Tu me suis?» Tu ajoutes tes paroles aux gestes: tu descends de ta moto adorée et tu le regardes faire de même. Tu regardes ses cheveux en bataille à cause du casque et passes ta main dans tes cheveux en te disant que ta chevelure ne doit pas être mieux. Tu respires profondément en regardant les alentours puis te mets en route. Vous montez une petite colline et vous essayez sur un banc d’où vous pouvez observer les lumières de Chicago. Tu observes le spectacle en pensant à Camilla. Puis, tu regardes du coin de l’œil le beau brun et te dis que ta soirée est plutôt intéressante. «T’as faim?» Tu ouvres ton sac et en sors la bouffe que tu as pris à la va vite chez les Deltas. Tu te prends une pomme et la croques. Tu laisses les chips et bonbons pour plus tard.