(hélios) WARRIORS

Pourquoi avez-vous choisi d'étudier à l'université de Chicago ? Voyez-vous mon cher ami, je suis de la haute société.. Non, sérieusement, je ne suis rien. Alors je veux devenir quelque chose, quelqu'un. Facile comme motivation.

Quelles sont vos sources de financement universitaire ? Très légèrement par papa, beaucoup plus par les beaux-parents. Quand tu es adopté, crois-moi, les choses sont compliquées alors tu bosses, tu te retrouves pendant deux mois à donner des hamburgers. Et après, tu travailles simplement en cours, espérant ne pas crever sous l'épée de Damoclès au dessus de toi.

Que pensez-vous du système de confrérie ? Personnellement, je trouve ce système plutôt sympa. Enfin, en fonction dans quelle confrérie tu te retrouves. Tu tombes avec des gens qui te ressemblent, qui déconnent comme toi. Ils forment une deuxième famille, toujours pratique quand tu connais personne.

D'ailleurs, faites-vous partie d'une confrérie ? Si oui, depuis combien de temps ? Delta upsilon, depuis déjà quelques années. On vient comme on veut, comme on est, un peu comme dans mon ancien boulot. « Viens comme tu es », elle est pas cool comme confrérie ? Elle représente vraiment le terme de confrérie, on s’aide, on s’aime, on rigole, on s’amuse et malgré tout, on bosse. J’y suis depuis maintenant quatre ans et je ne compte pas m’arrêter, j’y suis comme chez moi, une deuxième famille en somme.

Bon pour le bizutage, j’avoue que pour moi, je n’étais plus un mec. Mais genre, vraiment plus. J’ai du passé deux mois entiers à enfiler des strings roses. On pouvait le voir à 500 mètres, j’en suis certain. Après trois semaines je pouvais même plus m’asseoir, j’avais des mouchoirs dans les poches pour essayer de rendre la chaise moins dure. Après, histoire de bien me détruire, j’ai dû enfiler une pancarte avec écrit « je suis soumis et j’en suis fier » pendant toute une journée, même en soirée. J’étais plutôt gêné quand le vieux barman me regardait avec ses yeux de merlan frit. Pour finir, en fin d’année, j’ai dû prononcer à la radio la célèbre phrase comme quoi j’en ai une toute petite. Magnifique année, vraiment. Que d’horribles souvenirs.  

L’enfance d’Hélios n’est pas du tout celle que les jeunes rêvent. Nombreuses sont les familles où les pères deviennent alcooliques suite à des problèmes d’argent, battant leur femme qui ne demande pourtant rien. Mais la sienne était totalement différente. Sa mère n’a jamais été douce avec lui, elle ne lui montrait pas ses sentiments à son égard, non, elle préférait plonger la tête la première dans l’alcool. Son père, quant à lui, était le seul en qui Hélios pouvait avoir confiance, le seul qui pouvait écouter et soigner ses maux. Seulement, quand Hélios fut en âge d’aller à la maternelle, un petit brunet prit une grande place dans sa vie. Sahel. Une véritable amitié est née, liant les deux mêmes caractères ensembles. Des meilleurs amis, qui avec le temps, ne s’arrangent tous les deux pas. Les années de son enfance étaient toutes aussi mouvementées les unes que les autres quand une fois arrivée en dernière section de primaire, Hélios redouble suite à de trop nombreuses disputes entre ses deux parents qui ont brisé son envie de travailler. Sahel quant à lui s’en va, le quitte. Hélios était tout simplement dépité, dégoûté mais son état ne comptait pas s’améliorer. Deux jours après, il fut placé dans une famille d’accueil qui ne peut avoir un enfant, les Crawzfon. La mère d'Héli était on ne peut plus heureuse d'apprendre cette nouvelle, une bouche en moins à nourrir et plus d'alcool à payer. Son père, lui, n'acceptait pas de voir son fils, son ancrage le quitter de cette manière. Il ne voulait pas qu'Hélios l'oublie alors tous les mois, il enverrait le peu d'argent qu'il arrive à se faire. Une preuve d'amour qui montre que les pères peuvent être beaucoup plus paternels que les mères.

Chicago, quelle ville. Inoubliable, fantastique. Un paradis pour Hélios qui ne connaissait pas plus loin qu’Austin. Les Crawzfon sont des gens formidables, un certain lien est apparu entre eux aux fils des années. Du côté financier, il est certain qu'Hélios pouvait manger à sa faim maintenant. Un beau jour d'hiver, son père lui avait envoyé une lettre indiquant au jeune homme qu'il doit profiter de sa vie, qu'il ne doit pas s'enfermer avec une idiote pour le restant de ces jours. Une supplication de son père qui souhaite voir son fils heureux, qui profite plus qu'il n'a pu le faire lui-même. Touché par cette annonce, le caractère d'Hélios prit un nouveau virage. Fêtard, dragueur et plutôt joueur, ses parents adoptifs voyaient des filles passer et repasser, quand un beau jour, âgé de dix-huit ans, un jeune brun se présente aux côtés d’Hélios. Sahel est revenu, Sahel est ici, à Chicago. Une amitié digne d'un phénix qui renaît de ses cendres, ils redeviennent inséparables. Tous les deux dans la même université, la même confrérie et surtout la même année de bizutage ils n'allaient définitivement plus se quitter. D’ailleurs, pendant son bizutage, Hélios eut quelques problèmes dont Sahel était plutôt fier. Après tout, quoi de mieux que d’entendre son meilleur ami dire à la radio du campus que son anatomie est aussi petite qu’un vers de terre. Suite à cette année mémorable, ils ne se sont toujours pas lâchés. Les mêmes cursus, ils sont presque semblables à des siamois avec le temps. 

Depuis quelques jours, Hélios n’est plus dans le cocon familial mais plutôt dans le cocon des tarés. Actuellement en colocation avec son meilleur ami et Astrid, les emmerdes ne font que commencer.