« x » la lutte contre ce nom qui te colle à la peau. {alix}

Pourquoi avez-vous choisi d'étudier à l'université de Chicago ? La réponse est plutôt simple s'il en prend mon histoire en considération. Je voulais quitter tout ce qui me rappelait mon grand-père, ma famille et ce nom abominable que je porte. Pourquoi Chicago particulièrement me diriez-vous ? Cette faculté m'a intrigué et l'Ohio n'est pas si loin, mais l'est en même temps assez. J'ai dû choisir un lieu stratégique et attractif. Chicago a été une merveilleuse décision. Ma vie change depuis, je le sens. Changement d'univers, changement d'amis mais malheureusement je ne change pas de nom, bien qu'ici, les gens tiquent moins en voyant comment je me prénomme.

Quelles sont vos sources de financement universitaire ? Je ne peux pas réellement compter sur les revenus de ma famille, de mes parents. Qui embaucherait un héritier de Charles Manson ? Probablement personne, à part le peu d'originaux que mon père a croisé et qui lui ont donné sa chance, chance pas assez grande pour m'aider à étudier convenablement. J'ai alors commencé à travailler moi-même depuis l'âge de seize ans et à mettre de l'argent de côté par la même occasion. De plus, à la sortie du lycée, j'ai réussi à obtenir une bourse, celle qui sauva finalement ma vie.

Que pensez-vous du système de confrérie ? Lorsque j'ai pris connaissance de ce système, j'ai été effrayée au premier abord. Je trouve que cela donne une certaine élite, chose que je déteste et contre laquelle je lutte. Cependant, les Kappa m'ont attiré par leur différence, et vu l'histoire de ma famille, c'est chez eux que je me suis dirigé naturellement.

D'ailleurs, faites-vous partie d'une confrérie ? Si oui, depuis combien de temps ? Quel choix est plus logique que les Kappa Alpha Psi pour une petite fille d'un meurtrier en série connu dans le monde entier ? Alix est une éternelle incomprise, une éternelle jugée également. Elle a toujours souffert de sa différence, de ce nom qui lui colle à la peau et dont elle ne peut se détacher. C'est dans cette confrérie qu'on l'accepte. C'est dans cette confrérie qu'elle obtient enfin du soutient. C'est dans cette confrérie qu'elle devient enfin intégrée et normale. Finalement, les Kappa Alpha Psi deviennent sa deuxième famille. Elle qui au départ était réticente à l'idée d'intégrer une confrérie, elle ne le regrette nullement désormais. Bien sûr, elle aurait pu abandonner lors de son bizutage, bizutage qu'elle a assez mal vécu. Humiliée, voilà comment elle s'était sentie, et pourtant la curiosité et sa détermination ont payé. Elle a fait ce qu'on lui a demandé. Elle a obéit, chose qu'elle déteste faire pourtant en général. Elle s'est contenté de s'accrocher et désormais cette épreuve est loin derrière elle. Alix n'est plus la petite première année. Elle a grandit, elle a évolué et aide chaque membre de sa confrérie avec son sourire bienveillant, en leur rappelant une chose : finalement leur différence n'est pas une faiblesse, ils sont ensemble et doivent en faire une force.

Tu te balades sans même savoir où tu vas. Rien a de sens. Tu ne comprends absolument rien. Tu ne comprends pas le comportement des gens autour de toi. Tu ne sais pas réellement qui tu es, pourquoi ils froncent leurs sourcils lorsque tu donnes ton nom. Les blagues s’enchaînent, les rires et parfois la peur s'installe. On ne te voit pas comme quelqu'un d'entier. On ne te voit que comme un substitut. Alors tu préfères baisser la tête, ignorer ces bruits autour de toi, ignorer ces rumeurs sur toi, certaines devenant véritablement absurdes. Puis un jour tu apprends enfin qui tu es. Tu as à peine quatorze ans. Le lycée approche pour toi. Tu écoutes ton père te parler, raconter l'histoire familiale bouleversée par les actes d'un seul homme. Tu n'as jamais songé à tuer. Tu n'as jamais songé à faire du mal aux gens qui t'entourent, ni même aux autres. Tu as toujours été la fille un peu trop naïve qui leur adresse un sourire maladroit lorsque tu croises leur regard. Au départ, tu étais son parfait opposé. A lui, celui qui marqua ta vie à tout jamais et qui la marquera encore, chaque jour. Bien sûr, tu as déjà pensé à changer de nom. Demande refusée par le juge, le motif n'étant pas recevable. Mais tu le sais très bien, les gens vengent les victimes de ton grand-père, l'un des plus grands tueurs en série à l'international.

Puis les années passent. Plus elles passent, plus tu lui ressembles. Ta haine envers les autres grandit. Tu n'arrives plus à sourire sans te méfier. On t'a frappé, on t'a rabaissé, on t'a insulté. On a insulté ta famille, ton père qui n'y est absolument pour rien. Alors tu te fermes. Tu deviens comme lui, un incompris. Tu lui en veux. Tu ne lui pardonnes pas, même si au fond tu commences à vouloir comprendre pourquoi il a commit de tels actes. On décèle chez toi un trouble, une personnalité antisociable, anormale. Finalement ont-ils eu raison de te rejeter ? Ont-ils eu raison de te regarder comme une bête de foire ? Celle que tu deviens peu à peu..

Chicago. Ton nouveau départ. Ville dans laquelle tu trouveras avec surprise le soutient qu'il te manquait. Oui, c'est avec étonnement que tu te surprends à postuler pour une confrérie. Les incompris, les marginaux, ceux qui dérangent mais ceux qui s'aident. Tu passes l'épreuve du bizutage que tu vis mal. Mais tu te relèves, tu penses que tout cela est pour ton bien et finalement tu auras raison. Le regard relevé, désormais tu valides chaque année avec brio, maudissant les autres confréries qui se croient supérieures. Tu jures, tu continues de lui ressembler mais à la différence que désormais, des gens acceptent cela et font avec.