RAY + Comme si j'étais le roi de la pomme de terre, j'envoie la purée.

« J'ai mon diplôme » annonça Raylan à John Ward, son père. Le diplôme de Raylan marquait le début d'une collaboration père/fils. En effet, c'est chez papa que Ray avait prévu de travailler, et ça depuis bien longtemps. "Tu reprendras la boite, fils" avait déclaré son père alors qu'il était encore qu'un ado. Et pour le peu d'imagination ou d'ambition qu'avait Raylan, ça ne le dérangeait pas plus que ça. Il n'avait qu'à bien travailler jusqu'à obtenir son diplôme et après il était sûr d'avoir un travail au moins pour de longues années à venir. « Bien. » John n'était pas quelqu'un de méchant, mais les effusions de sentiments, très peu pour lui. Il était content d'avoir emmené son fils jusque là, mais il savait déjà très bien ce qui l'attendait en acceptant qu'il travaille avec lui. « Il va falloir qu'on discute de tes fonctions dans ce cas. » Raylan leva les yeux au ciel - non de désinvolture mais plutôt d'impatience - avant de se gratter derrière la tête. Il savait que le boulot allait être chiant, mais tout de suite maintenant? Ça il ne s'y était pas attendu. « On m'attend là, 'pa. » John n'en était pas très étonné. Son fils n'avait en fait jamais été très intéressé par le boulot. Il avait choisi ça par facilité, car il savait qu'il serait tranquille une fois son diplôme en mains. John avait espéré que son je-m'en-foutisme perpétuel s'estompe avec les années, mais que dalle. Raylan restait le même branleur: rien à foutre des responsabilités, tout ce qu'il voulait faire c'était profiter de la vie. « Il va falloir que tu grandisses, Raylan. » déclara son père avec un geste de la main, l'air de dire "dégage de ma vue". Le fils Ward ne se fit pas prier pour partir. En effet, le travail n'était pas sa tasse de café, et après deux ans à travailler dans la boite de publicité de son père, ce problème ne s'est toujours pas arrangé. Certes, Ray fait ce qu'on lui demande - pour ça il n'y a pas de soucis - cependant, il ne fait jamais plus. Dès qu'il a finit son boulot, il ne se fait pas prier pour se barrer, et s'il le faut, avant l'heure. Son père désespère mais malheureusement il sait comment sont les Ward: plus têtus les uns que les autres. Changer le comportement de Raylan ne s'annonce donc pas de tout repos voir même impossible. Et puis, le fait qu'il gagne déjà une fortune pour le travail qu'il effectue actuellement, le jeune Ward ne voit pas vraiment l'intérêt de s'investir davantage. Une vraie feignasse pleine aux as, si vous voulez mon avis.

Seules les soirées et les sorties intéressent le jeune Ward, penchant qu'il tient de sa mère. Au fond, Raylan n'est pas un branleur aux allures arrogantes et superficielles, non. En réalité, il s'en moque du fric (même si ça aide beaucoup quand on est comme lui), tout ce qui l'intéresse c'est la vie. En profiter, se rappeler des bons délires quand il sera vieux, et surtout ne pas avoir à se dire "j'ai raté ma vie" quand il aura quatre-vingt piges.