Pourquoi avez-vous choisi d'étudier à l'université de Chicago ? Elle était là, posée innocemment au pied du lit. L'écriture élégante de son grand-père tâchant de quelques mots l'enveloppe immaculée.
Pour ma petite-fille, Jezabel. Le coeur battant, les doigts tremblant, elle s'est emparée du bout de papier, un poids au creux de ses mains délicates. Les mots se succédaient en une suite qui au fil des lignes, perdaient de plus en plus leur sens. Elle s'est assise. Et elle a fermé les yeux, laissant les lettres danser sur le voile de ses paupières closes. Grand-père parlait de fierté, d'espoir, d'avenir meilleur. Il dressait le portrait de petits-enfants qu'ils n'étaient pas : idéaux, modèles, consciencieux. Grand-père exaltait ce à quoi il les promettait, eux, Rohan et Jezabel : une vie plus digne que celle pour laquelle leurs parents se sont damnés. Cette vie, elle ouvrait ses portes ailleurs, loin des vices et du sombre passé dont suintent les ruelles de Salem. L'université de Chicago, cette même université où l'ancêtre Moriarty s'est formé. Jez a glissé la lettre dans l'enveloppe et l'a déposée à l'endroit même où elle l'a trouvée, au pied du lit, comme si elle n'y avait jamais touché. Comme si la nouvelle ne l'avait pas atteinte, pas encore. Choisir est un bien grand mot. Elle aurait pu tenir tête, elle aurait pu refuser cette main qu'on lui tendait. Mais Jez a fermé les yeux sur ses appréhensions, ses doutes et ses envies de rébellion éphémères. Elle s'en remettait au jugement avisé du Grand-père Moriarty.
Quelles sont vos sources de financement universitaire ? Jez n'a pas honte de dire que ses études sont financées en totalité par ce grand-père qui les a tant poussé à partir. Toutefois, cela ne fait pas d'elle une fille à (grand) papa qui profitant du bon vouloir d'un parent généreux, dépense des fortunes pour des lubies. D'ailleurs, si la belle accepte la participation de son grand-père, elle a été catégorique dès ses premiers pas à Chicago : il ne financerait que ses études, les activités extra-scolaires sont à ses frais. Ainsi, Jezabel jongle avec dextérité entre les cours, les petits jobs (et les soirées). Jez est reconnaissante envers son grand-père qui lui a permis de se détourner de cette vie qui fut la sienne à Salem. Et elle le lui rend, non pas en le remboursant jusqu'aux derniers centimes mais en bossant dur. En lui prouvant qu'il pouvait avoir foi en elle. Elle veut le rendre fier. Et peut-être (surtout), elle-même.
Que pensez-vous du système de confrérie ? Les confréries, elle en avait une image prémâchée que lui servaient sur un plateau d'argent ces innombrables séries télévisées dont elle s'était goinfrée sans modération durant son adolescence. Quelque peu idéalisé et idyllique, les noms grecs qu'arborent ces maisons faisaient scintiller dans le fin fond de ses yeux émeraudes une myriade d'étoiles fébriles. En posant pied à terre sur le tarmac de l'aéroport, Jez était à la fois poussée par une excitation trépignante et rongée par l'ombre d'un doute. Et si ce n'était pas comme dans les films? Ses premiers pas au sien de ce système ancestral ont balayé les appréhensions. Conquise jusqu'au bout des doigts par ce système de confrérie, Jez vous vantera ses bienfaits : les rencontres, les affinités qui se lient entre les frères et soeurs d'une même maison et qui selon elle, sont faites pour durer toute une vie, les soirées et l'entre-aide. Et ces étiquettes? Ces castes dans lesquelles sont rangés tous ses étudiants? Jez rira un instant. Et reprenant son sérieux, elle vous répondra qu'il en a toujours été ainsi. Que dehors, le monde n'est pas bien différent. Une étiquette sera toujours collée dans notre dos. Ainsi va la vie.
D'ailleurs, faites-vous partie d'une confrérie ? Entrer dans une confrérie a été sa principale préoccupation au cours de ses premiers mois au sein de cette université. Même si intimement elle était persuadée que les Delta Upsilon aurait été un second foyer parfait, son choix s'est finalement porté vers les
ZETA PSI. Son goût prononcé pour les fêtes endiablées la rapprochait indéniablement de ces fêtards invétérés mais son devoir envers son grand-père l'emporta sur son envie de faire la fête. Tous les espoirs du parent Moriarty reposaient sur ses petits-enfants et leur réussite dont il les savait capables. Le décevoir était inconcevable. Elle savait les Zeta Psi assidus et déterminés. Studieux, ils passaient leur temps à travailler, tout en s'accordant des moments de répit et festoyer avec les autres étudiants. L'équilibre parfait auquel la Moriarty s'est bien vite accordée. Mais ce qui lui plaît certainement le plus dans cette confrérie, c'est ce point commun qui les unit tous : leur passion pour leurs études, ce qui rend les conversations si animées et intéressantes. Ses meilleurs souvenirs au sein de cette confrérie resteront certainement sa première année, et son bizutage. Joueuse dans l'âme, Jez a relevé les défis un à un, non sans une once de malice sur le bout des lèvres. Se vêtir à la Britney Spears et se donner en spectacle sur le mythique son de baby one more time dans le hall central ou encore habiller la statue du fondateur de son plus beau soutien-gorge ne lui ont guère posé problème. Aujourd'hui, elle en rigole. Elle ne regrette rien. Ni d'être venue ici, et encore moins d'avoir jeté son dévolu sur les Zeta Psi qu'elle considère comme sa deuxième famille.
C'est ici qu'il vous faut nous raconter votre histoire (tout en pensant à y raconter vos premières années à l'université/dans votre confrérie si vous n'êtes pas un petit nouveau, ceci devant être fait une fois que le Doyen ou le président aura validé votre admission dans une confrérie). Un minimum de 30 lignes est demandé ; soignez votre écrit, relisez-vous, soyez réalistes et tout ira bien !