Welcome to Lakewood Avenue Mansion ✽ Yeardley&Mycroft

Il y avait bien des choses que je n’avais pas prévu après ma demande en mariage. Être un homme responsable aux yeux de ma future épouse en faisait partie. Elle m’avait fait une liste incroyablement longue. Trop longue. Bien évidemment, je n’en ratais pas une pour faire semblant de pas savoir de quoi elle parlait ou encore d’avoir oublié de faire quelque chose d’absolument inutile pour une soirée qui allait durer à peine cinq heure. Et bon sang ça me faisait chier. Surtout parce que ça m’éloignait de mon cher laboratoire. Chose absolument inacceptable. Pas que je pensais que mon laboratoire était plus important que mon mariage… bon si, un peu quand même. Mais cela n’excluait pas que mon mariage était aussi important que mon laboratoire… un peu moins… il y avait dans cet endroit mes recherches de l’année tout de même. Je ne pouvais pas me permettre de foirer mes tests. Bien évidemment, cette information n’allait jamais arriver aux oreilles de madame future Hoffman. Enfin, de madame Wright-Hoffman étant donné que je n’avais manifestement pas le droit de contester son choix. Comme toujours en fait. Madame faisait toujours ce qui lui plaisait, que ça me plaine ou non.
J’attendais sagement devant une maison en brique rouge, attendant que ma belle daigne me faire l’honneur de sa présence. Je tournais la tête et regardais la bâtisse et soupirais encore. Sérieusement, j’avais passé des heures à chercher cette putain de baraque, celle qui pouvait satisfaire Yeardley. Avec le nombre nécessaire de pièces, dressing, cuisine, etc. C’était horrible. En plus, pendant ce temps-là, j’avais dû caser un rendez-vous avec un joaillier pour que nous puissions choisir les bagues. Et c’est à ce moment-là que je me suis rendue compte que mon nom préfabriqué servait à quelque chose, du coup, j’ai anticipé et pris des rendez-vous dans toutes les maisons de renoms car, « on ne sait jamais » hein ?
Une voiture, que dis-je, un pick-up monstrueux se gara devant la maison de Lakewood Avenue. Comment ai-je pu penser qu’elle ferait dans la simplicité ? Bon sang, j’allais avoir du mal avec cette nouvelle vie. Rien qu’à cette pensée, j’eus un petit pincement au cœur. Je n’avais manifestement pas pensé à tout ça. Comme d’habitude, je n’avais pas réfléchi aux conséquences. Encore une fois, je remarquais que je n’étais pas du tout du même monde. Et ça me faisait l’effet d’un boulet de canon accroché à mes pieds. Un boulet qui me faisait plonger sans l’espoir de remonter à la surface.
J’accueillis Yeardley avec un triste sourire sur les lèvres en lui tendant la main pour l’aider à descendre de la voiture. « Bonjour ma belle, bienvenue dans ton futur peut-être chez toi. »