Jules Haynes - I thought I saw the devil, this morning, Looking in the mirror, drop of rum on my tongue

The time you enjoy wasting is not wasted time

Branleur - Franc - Inconscient - Loyal - Fêtard - Drogué - Protecteur - Maladroit - Ouvert d'esprit - Bordélique

01. Vous ne me verrez jamais sans mon skateboard, je dis bien JAMAIS. 02. Je suis toujours en retard, au moins vous êtes prévenus. 03. Mon frère est un des plus gros dealeurs de Chicago. 04. Je vis la plupart du temps la nuit et dors la journée. 05. Moi et la technologie ça fait deux, j'y comprends rien. 06. Tout comme mon skateboard vous ne me verrez que très rarement sans une clope à la bouche ou autre. 07. Quand il s'agit d'aller prendre un verre je suis très facilement sortable, par contre jamais en boite. Je déteste danser. 08. Je me bat rarement mais j'ai envoyé une fois un mec à l'hôpital après qu'il ait touché le cul de ma soeur. Tente une seule fois de lui manquer de respect et tu sais où tu finiras. 09 Je ne sais jamais quoi dire aux filles, j'ai l'impression que l'on vient de deux mondes différents. 10. J'ai une quinzaine de tatouages sur mon corps. Mon préféré étant l'alien sur mon doigt. 11 Si tu me donnes une guitare il y a moyen que je te joues quelque chose qui ne soit pas trop mal. 12. Mon mantra : bros before hoes, always.

Tout a commencé à la mort de mes parents. J’avais à cette époque 8 ans, mon frère 12 et ma sœur 6.  On n’était que des enfants et pourtant cela faisait déjà un bon moment que l’on vivait sans surveillance parentale. Nos parents n’étaient jamais là, et quand bien même ils l’étaient, ils étaient soit trop bourrés pour aligner trois mots soit entrain de s’engueuler dans la chambre. C’est malheureux à dire mais je crois que lorsque ma tante nous a appris pour l’accident, aucun de nous n’était triste. Elle avait juste annoncé un fait, on était officiellement orphelins.
Ma tante est devenue notre tutrice légale et on s’est alors soutenu entre frères et sœurs. C’est comme ça que l’ont est devenu un trio inséparable, on ne se quittait jamais. Enfin...jusqu’à ce que mon grand frère atteigne les 18 ans et traine avec les mauvaises personnes. On ne le voyait alors que très peu, et quand j’ai atteint à mon tour la majorité, j’ai fait l’erreur de quitter l’école et d’aller vivre chez lui. Vivre chez un dealer ce n’est vraiment pas le mieux pour un garçon de 18 ans qui n’a ni envie ni but dans sa vie. Mais on était de nouveau les deux réunis, je n'avais aucun compte à rendre et je pouvais passer la nuit à errer dans Chicago avec mon skate. Je crois bien connaître chaque ruelle de cette ville. Le problème c'est qu'il y a bien un moment où l'on ne peut plus être simple spectateur. En tant que grand fêtard et mannequin à temps perdu, j'arrivais facilement à trouver de nouveaux clients et c'est à ce moment qu'en plus de consommer j'ai aussi commencé à revendre la came de mon frère.

A mes 20 ans, notre petite sœur entrait à l’Université de Chicago, elle avait compris ce qui se tramait pour mon frère et qu'il m'entrainer dans ses pas. Elle  avait alors décidé de couper les ponts avec lui, non sans peine. Cela faisait déjà 2 ans qu’ils ne se parlaient plus et moi j’étais entre les deux, dans l’impossibilité de faire un choix. Comment choisir entre son frère et sa sœur ? Seulement, après les évènements du mois dernier j’ai fini par me laisser convaincre par la cadette. Mon frère avait été pris dans une descente de police et devait purger une peine de 5 mois en prison ferme, j’étais défoncé H24 et ne faisais rien de mes journées. Elle avait raison, si je continuais je finirais soit derrière les barreaux comme mon frère soit comme mon père, ce qui était presque pire.

J’avais donc attrapé mes affaires qui consistaient en trois t-shirts, un jean, une paire de basket, mon portable qui doit avoir 10 ans et j’avais roulé en skate jusqu’à l’université de ma sœur. Elle m’avait annoncé qu’il n’était pas trop tard pour m’inscrire à la fac pour la rentrée de septembre mais je l’avais tout de suite calmé : « Eh oh molo ! Laisse moi d’abord le temps de voir ce qu’est cette université et on verra par la suite pour une potentielle inscription. » Elle avait sourit, m’avait pris par le bras et doucement soufflé à l’oreille : «  Je suis si contente que tu te reprennes en main, tu ne pouvais pas continuer comme ca. Je suis fière que tu te décides à arrêter de consommer ». Si seulement je pouvais avoir la même confiance qu'elle, seulement je savais très bien qu'on n’arrêtait pas 6 ans de consommation du jour au lendemain…
Dans quel merdier je m'étais lancé en venant m'installer sur ce campus pour l'été.
 

Dylan Rieder - inventé

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