Ana ¤ Sois belle & tais-toi. [100%]

Pourquoi avez-vous choisi d'étudier à l'université de Chicago ? J'ai toujours vécue à Chicago. Pour moi, c'est chez moi. Je voyais difficilement comment je pourrais quitter définitivement cet endroit sans pour autant me sentir complètement déracinée. Et puis c'est ici que sont mes parents. Ceux avec qui je serai probablement coincée pour l'éternité.

Quelles sont vos sources de financement universitaire ? À votre avis ?? Vu l'énorme fortune que possèdent mes parents, je n'ai jamais eu à travailler pour payer mes étude. Je n'ai jamais eu à travailler tout court en fait. Je dois admettre que ça me désole parfois. Je me dis que ça doit être plaisant d'avoir un petit boulot à mi-temps. Enfin, je ne vais pas m'en plaindre non plus.

Que pensez-vous du système de confrérie ? Je me dis que ça doit être un bon moyen de se faire des tas de copains. Une confrérie c'est comme une famille. On peut compter les uns sur les autres lorsqu'on y est intégré.

D'ailleurs, faites-vous partie d'une confrérie ? Si oui, depuis combien de temps ? Malheureusement non, je n'ai pas cette chance. Il faut dire aussi que je n'en ai jamais vraiment prit le temps. Mes études ont toujours passées avant tout le reste. J'ai certes quelques amis ici et là, mais je n suis pas du genre à sortir faire la fête et tout ce qui s'en suit. Je demeure encore à la résidence familiale et pour l'instant, ma vie me convient plutôt bien.

La vie a ses aléas par moment. Peu importe le milieu dont on provient, on ne peut jamais être vraiment certains qu'on sera heureux pour toujours. J'en suis le parfait exemple. Ce n'est pas parce que je proviens d'une famille fort fortunée que je suis heureuse pour autant. Mais bon, autant commencer par le commencement. J'ai vu le jour le 2 octobre 1991 ici même à Chicago. J'étais le premier et le dernier enfant que le couple Levington n'aurait jamais. Il faut dire que mes parents ont toujours été deux personnes très occupées. Tout deux avocats, ils n'ont que très rarement perdus leurs causes, ce que je comprends très bien d'ailleurs parce que Dieu seul sait à quel point ils peuvent se montrer persuasifs. Toujours est-il que je ne suis pas certaine qu'ils avaient réellement pour projet d'avoir un enfant. C'est sans doute un peu par surprise que je suis apparue dans leurs vies, et peut-être est-ce également pour cette raison qu'ils ne m'ont jamais réellement traités comme les autres parents devaient le faire.

Déjà toute jeune, je devais faire face à l'énorme pression qu'ils me mettaient sur les épaules. Les années ont beau avoir passées, je me souviens encore parfaitement de l'époque où je rêvais de devenir danseuse classique. Je devais avoir dans les huit ans à ce temps-là et je me souviens comme si c'était hier de la passion qui m'envahissait lorsque je chaussais mes chaussures de ballet. C'était bien sûr sans compter sur l'énorme pression que me faisait subir mes parents pour que je sois la meilleure possible. À la longue, la nervosité de ne pas être à la hauteur a prit place sur ma passion et j'ai cessée cette activité qui me faisait pourtant tellement de bien au départ. Cette pression, je devais la subit à tous les jours, que ce soit dans mes activités, dans mes cours ou dans ma manière de me comporter. Je devais sans cesse être la fille parfaite, la plus brillante, la plus raffinée et la plus classe possible. À la longue, j'ai fini par me laisser prendre au jeu. Oui, j'ai embarquée avec joie dans cet esprit de compétition que je devais avoir vis-à-vis des autres. Je me défonçais en cours pour ramener les meilleures notes possibles, je me donnais à fond dans les sports, particulièrement le tennis qui m'intéressait plus particulièrement et je délaissais l'idée d'avoir des amis pour me donner à fond dans le rôle de la fille modèle et parfaite. Jusqu'à la fin du lycée, je me suis laissée aller dans ces idées de perfection. Au point d'en être malheureuse, je le réalise aujourd'hui.

Ce n'est que lors de mon entrée à l'université que je me suis rebellée un peu. Si mes parents ont toujours souhaités me voir suivre leurs traces dans le domaine du droit, j'ai décidé pour ma part de suivre un tout autre chemin. Entant qu'élève modèle, je me suis bien évidemment développée une passion pour la littérature au fil du temps, la littérature anglaise plus exactement. Toutes ces histoires dramatiques et chevaleresques sont réellement devenues un point de fascination au fil du temps et c'est naturellement que j'ai choisis ce domaine d'étude malgré les protestations de mes parents. Du coup, pour les faire taire, j'ai remis les bouchées doubles afin de me démarquer encore et encore. J'ai même sacrifiée l'idée d'être dans une confrérie pour réellement me concentrer sur mes études. De toutes façons, c'était un mal pour un bien. À quoi bon me laisser aller dans les délires des autres étudiants qui passaient la plupart de leur temps complètement bourrés ou défoncés ?? Aucun d'entre eux n'avaient le moindre intérêt de toute façon.

C'est du moins ce que je croyais avant de LE rencontrer. Celui qui allait chambouler mon existence à tout jamais. Au début, il ne s'agissait que d'un imbécile de plus qui avait eu le culot d'interrompre mes études alors que j'étais à la bibliothèque de l'université, mais à la longue, il est devenu ce mec que je croisais un peu partout. Celui qui essayait de m'adresser la parole alors que je sortais du cours de tennis et que je remballais sans cesse. Ce n'est que lorsque j'ai eu la malchance de renverser mon café sur lui que j'ai acceptée l'invitation à sortir d'Hélios Mills. Il m'a entraîné à l'une de ces fêtes étudiantes et c'est avec surprise que je me suis prise à m'y amuser. Il n'était pas que le dragueur de service pour lequel je le prenais. Il pouvait également se montrer gentil, intéressant, voir même assez plaisant à fréquenter. Moi, Analeigh Levington, la fille qui avait passé toute son adolescence à remballer les mecs qui avaient le malheur de l'approcher, je me surprenais à m'intéresser à un homme. Il m'a gentiment raccompagné chez moi une fois la soirée terminée et lorsque nos lèvres se sont rencontrées, j'ai eu envie que le temps s'arrête.

C'était bien sûr sans compter sur la présence de mon père qui nous avait espionné depuis la fenêtre du manoir. Pour mes parents, il n'y avait pas de discussion possible. Il était absolument hors de question que leur fille unique aille vagabonder ils ne savaient où avec un jeune étudiant de la classe ouvrière. S'il y avait bien une chose qu'ils m'avaient apprit au fil des années, c'était bien de me réserver pour l'homme que j'épouserais et parlant de mariage, mes chers parents avaient en tête des projets pour moi. Des projets dont ils n'avaient jamais pris la peine de me parler. Pendant toute ma vie, j'avais entendu parler de ce monsieur Wilde avec qui mes parents partageaient une si belle amitié. Il s'agissait d'une riche homme d'Affaire qui possédait plus d'un tiers des bâtiments de Chicago. D'ailleurs, il n'était pas que l'heureux propriétaires de nombreux édifices. Il avait également un fils. Un fils à qui mes parents avaient décidées d'offrir ma main sans même me demander mon avis, comme si je n'étais qu'un bien matériel duquel on pouvait disposer à n'importe quel moment. Il va sans dire que le fait de me voir embrasser un autre homme nuisait un peu au plan de mes chers parents et qu'ils ne se sont pas gênés pour me dire leur façon de penser. J'eu beau essayer de leur expliquer mon point de vue, ils ne voulurent rien entendre, comme si mon opinion ne pouvait tout simplement pas trouver grâce à leurs yeux. Je dû donc me rendre à l'évidence : encore une fois, j'allais devoir me plier à leurs exigences.

C'est le coeur lourd que j'ignorai Hélios le lendemain. Il devait certainement se demander ce qui prenait, pourquoi j'agissais de la sorte, mais je n'avais pas d'autre choix que d'obéir à mes parents. C'est tout ce que j'avais toujours su faire après tout. Malgré les quelques semaines qui se sont écoulées depuis, je peine encore à oublier cette fameuse soirée. Je m'efforce donc de me concentrer uniquement sur mes études et sur le tennis. Je suis actuellement en deuxième année de littérature et je ne pourrais être plus passionnée par mon curcus. Mais étrangement, je me surprends à avoir la tête dans les nuages par moment.