Mathéo J. Wilder - The Sun, the Moon, the Truth....

Pourquoi avez-vous choisi d'étudier à l'université de Chicago ? Eh bien j'ai emménagé à Chicago quand j'avais 17 ans donc après le lycée j'ai continué mes études à Chicago à l'université. C'était la chose la plus logique.

Quelles sont vos sources de financement universitaire ? Je fais un petit travail et j'ai une petite aide de mes parents quand je suis un peu dans la merde. Mais globalement j'arrive à me débrouiller seul.

Que pensez-vous du système de confrérie ? C'est plutôt pas mal, ça permet de s'intégrer sur le campus. Mais c'est pas trop pour moi. Non pas qu'on ne m'a jamais proposé d'intégrer une confrérie mais je me vois mal vivre avec ces gens là.

D'ailleurs, faites-vous partie d'une confrérie ? Si oui, depuis combien de temps ?Non, je n'ai jamais voulu entrer dans une confrérie. Il y avait bien les Sigma Chi qui m'auraient bien plut mais je me vois mal passer mes journées entouré de mecs alors que je suis pas foutu de leur adresser la parole.

Mon nom est Mathéo James Wilder, second fils d'une fratrie de deux, j'ai deux ans de moins que mon frère Garrett. Né prématuré, ma mère une infirmière d'origine Française avait cru un instant que jamais je ne viendrais au monde tant sa grossesse avait été difficile. Et pourtant me voici, encore en vie. Et plutôt en bonne santé j'irais même jusqu'à dire. C'est ma mère qui m'a donné mon prénom, mon père étant absent à ma naissance. J'ai grandit une bonne partie de mon enfance sans mon père à mes côtés. Militaire de son état, il était pas mal en déplacement. C'était assez dur au fond, mais quand j'ai eu 6 ans il a commencé à rester plus souvent vers nous. Il voulait être là pour nous voir grandir mon frère et moi. Ça n'a pas empêché mon frère de marcher dans ses traces pour devenir militaire à son tour. Autant dire que mes parents sont fiers de lui aujourd'hui et encore plus mon père.

J'ai grandis à Bâton rouge en Louisiane jusqu'à mes 17 ans. J'y aurais passé quasiment toute ma jeunesse jusqu'à mon entrée à l'université de Chicago. En cours tout se passait plutôt pas mal. Des deux frangins, la tête c'était moi. Garrett lui c'était le sportif charmeur qui plaisait à tout le monde. Mais du coup moi j'avais des bons résultats pratiquement partout. Sauf en sport justement. Question relations sociale rien de bien spécial à signaler. Hormis peut être une timidité maladive qui s'est un petit peu arrangée avec le temps. Mais juste un peu. Encore aujourd'hui même j'ai du mal à parler aux gens, surtout aux garçons mais ça j'y viendrais plus tard. Par contre j'ai toujours su écouter. J'ai jamais été un très grand orateur mais j'ai toujours très bien su écouter ceux qui avaient besoin de me parler.

Mais au lycée certaines choses ont commencé à changer. Moi au fond je restais toujours le même, le nez dans mes bouquins à travailler et tout ça. Mais j'en avais moins envie, je perdais le gout du savoir que j'avais toujours eu. Je commençais à avoir des sales notes même si je travaillais, je perdais l'appétit, je commençais à être plus mauvais plus en colère. Je m'engueulais avec mes parents et même avec mon frère alors que j'ai toujours été extrêmement proche de lui. La raison de tout cela? L'amour, la sexualité, j'avais 16 ans et je me rendais compte pour la première fois que j'étais attiré par ces mêmes garçons avec qui je partageais les vestiaires en cour de sport alors que normalement j'aurais du fantasmer sur les filles du vestiaire d'en face. J'étais particulièrement dérangé par les ressentis que j'avais. Pire que ça je déprimais. Je voulais pas être comme ça. Qu'en dirait alors mon frère? Mon père? Ou même ma mère au final.

Je ne leur en ai jamais parlé et j'ai eu mon premier petit ami à l'université, quand j'avais une petite chambre sur le campus à ma première année. J'étais à Chicago depuis deux ans et il y avait ce garçon que j'avais rencontré sur le campus, Frederick. Mon premier petit copain, celui qui m'a fait découvrir l'amour et le sexe. Malheureusement ça n'aura pas duré très longtemps. 6 mois. Le soucis c'est que j'osais pas parler de mon homosexualité, ni à ma famille ni à mon entourage sur le campus. Alors je me cachais et ça mon copain ne le supportait pas. Je le comprend, comment retourner dans le placard alors qu'on en est déjà sortit.

Alors en attendant je me consacre presque entièrement à mes études. Je fais du droit pénal, méthode ultime pour ne pas faire face au monde et avoir une excuse pour ne pas quitter son travail. Alors même si au début c'était dur, j'ai finis par me faire ma place plus ou moins. À l'époque j'avais ma chambre sur le campus. Entre mes cours j'ai commencé à rencontrer un peu des garçons mais c'est compliqué. J'ose pas leur parler. Autant les filles m'aiment bien et j'arrive à leur parler aussi aisément que possible mais les hommes eux... c'est autre chose. Stupide timidité. Alors quelques temps j'allais dans des bars en faisant attention à ce qu'on ne me voit pas trop là bas. J'ai eu des petites histoires mais toujours en dehors de la ville. C'était plus simple pour se cacher. Mais j'ai plus jamais eu de vrai petit ami par la suite. Quant à ma famille ils me demandaient pourquoi je n'emmenais jamais de jeune fille chez eux pour diner ou des trucs du genre. J'arrivais à m'en sortir en prenant l'excuse de mes études. Mais je sais pas vraiment si ça marche à force.

Il y a deux ans ma mère a eu un accident qui a fait qu'elle a du quitter son travail, quant à mon père il ne gagnait plus tellement avec sa paie d'ancien militaire. Les choses ont finit par s'envenimer entre eux et ils ont finit par se séparer. C'était dur même à mon âge. Mes parents ont toujours été une sorte de pilier pour moi, un soutiens. Du coup c'était compliqué de me payer ma chambre, j'ai du chercher autre chose. J'ai eu l'occasion d'être choisis pour une colocation avec plusieurs fille et un garçon. J'étais content, l'appart est sympa et j'en avais pour un peu moins que pour ma chambre.

Et voilà où j'en suis maintenant. Je m'entend bien avec les filles de la coloc, surtout Addi. Je fais un peu office de confident pour elles. Cependant si elles peuvent tout me dire moi j'ose même pas leur dire la vérité à mon sujet. M'enfin au moins je leur ramène personne à la maison.