LUDMILA ► Everywhere is paradise ou darkness !

Pourquoi avez-vous choisi d'étudier à l'université de Chicago ? Après avoir quitté la magnifique ville de Paris, mes parents ont décidé de se rendre au Canada, ce pays où les paysages blancs enneigés réveillent nos matins, ces soleils orangés éclairent nos soirées, le coup de foudre pour ce pays si loin de ma vie parisienne et pourtant ! L'idée d'intégrer l'université de Chicago a alors été une stratégique, pas trop loin de mon pays, de ma famille tout en étant dans le monde américain. Indépendant je n'avais pas peur de quitter ma famille et pourtant j'ai ce besoin de ne pas être trop loin au cas où il se passerait quelque chose.

Quelles sont vos sources de financement universitaire ? Je dirais que j'ai une indépendance financière au vu de mon travail en tant que fleuriste dans le centre de la ville. Mais je ne vais pas vous mentir, en avouant aussi que l'argent de papa et maman m'aident considérablement, venant d'une famille très aisée, je n'ai jamais manqué de rien et on pourrait dire de moi que j'ai une vie de château.

Que pensez-vous du système de confrérie ? Les confréries ont toujours été un système que j'ai peine à comprendre, peut être parce que par le passé je me suis retrouvée dans une école religieuse dans le centre de Paris, alors séparés des autres amis qui m'entouraient. Pour moi je les qualifierais presque de sectes, je ne veux en aucuns cas m'y investir, cependant je peux comprendre les adhérents qui souhaitent appartenir à une communauté, et d'ailleurs j'aime tout de même participer à leurs événements, on en fait jamais trop la fête !

D'ailleurs, faites-vous partie d'une confrérie ? Si oui, depuis combien de temps ? Je n'ai jamais accepté de me mettre dans ce réseau de confrérie, pas cette année non plus.

Le pont des Arts, ce petit cadenas que je maintenais fermement dans mes petits doigts encore fragiles, j’avais cinq ans et pourtant je pouvais le clamer haut et fort : « j’avais un amoureux ». Précoce certains diront, ma mère disait plutôt perspicace ! Oui il était beau, gentil et très drôle, et comme tout le monde le sait : femme qui rit à moitié dans son … Enfin calmez vous je n’avais que cinq ans. Je crois en réalité que ce petit homme, pas beaucoup plus grand que moi était mon meilleur ami, celui qui pouvait me panser mes petites plaies lorsque j’étais tombée de mon vélo, maladroit comme j’étais ! Mais aujourd’hui nous allions afficher notre « amour » au grand jour, je déposais le cadenas en jetant ensuite la clé, comme pour sceller une amitié à tout jamais. Mais l’éternité n’existe pas, la douleur prend rapidement le pas sur la joie, j’apprenais quelques mois plus tard qu’il allait partir à l’autre bout du monde, comme cela envoyé m’avait mimé ma mère, laissant déferler sur mes joues des larmes chaudes. Cette séparation a toujours été un déchirement pour moi, et encore aujourd’hui je repense à ce petit homme, ce petit nigaud comme j’aimais bien l’appeler, qui restera toujours mon premier grand copain, mon premier pilier, mon alter égo comme on pourrait dire aujourd’hui. Ce qui nous liait si fortement ? Mon côté garçon manqué, je pouvais passer des heures à jouer au football, faire du sport, et narguer les mecs parce que j’avais une allure de gazelle, je me faufilais partout avant même qu’on eu le temps de me repérer. Rêvant dès mon plus jeune âge de fouler les stades d’athlétismes, je m’entrainais encore et encore … et c’est aussi pour cela qu’aujourd’hui je me retrouve en section sport à l’université, je vis sport !
Mais ma vie ne se limite pas au sport, à mon ami parti à l’autre bout du monde, non j’ai vécu bien plus que cela, mon départ de Paris, de ma ville natale, laissant mes proches sur le bord de la Seine, laissant aussi tous mes rêves de belle vie, de vie de princesse, d’élégance et de charme. Fille d’une rédactrice en chef de l’un des plus grands magazines de mode, je ne pouvais renier ma passion pour les beaux vêtements, pour le charme et l’élégance à la française. Ce cap a été très douloureux pour moi, surtout à mes quinze ans, l’âge de la rébellion. Entre fugue chez ma meilleure amie, soirée arrosée mais en toute modération, je faisais payer à mes parents le fruit de mon mal être, de cette identité de parisienne que j’avais toujours voulu afficher. Aujourd’hui encore, la mode est quelque chose de très important pour moi, je peux paraître souvent superficielle au premier abord, toujours bien apprêtée, je ne sortirais jamais sans mon foulard ou mes chaussures IN du moment, j’ai ce besoin de me sentir femme, désirable et désirée en toutes circonstances, même si en privée je m’avère être des plus bagarreuses et joueuses. L’apparence est très importante pour moi, cependant il y a bien plus en moi, généreuse, indépendante, ayant une force de caractère et d’ambition inimaginable, je serais presque prête à tout pour arriver à mes fins. Toujours présente pour mes proches, celui qui touche à mon monde se risque à de fortes représailles, subtiles et rusées, je me faufile partout –souvenez vous- ! Celui qui réussira à percer ma double vie, mon double moi, chapeau ! Peut être aussi que cette double personnalité, vient du fait qu’au fond de moi j’ai une infime confiance en moi, toujours dans l’ombre de ma sœur aînée, beaucoup plus belle, plus élégante, plus charmante, qui capte tout sur son passage, son destin de mannequin, de femme de, d’égérie ! Ma sœur, je l’aime autant que je la déteste au fond, elle est tout ce qui m’inspire et tout ce qui me répugne en même temps, peut être parce qu’elle a tout ce que je n’aurais jamais, la reconnaissance éternelle de ma mère ! En parallèle de cela, mon père homme d’affaire québécois, préfère courir à droite à gauche plutôt que de s’occuper de ses enfants, oui chez les Callaghan nous sommes trois : deux filles et un frère, mon jumeau ! Très indépendante j’ai beaucoup de mal également à me lier à mon frère jumeau, peut être trop protecteur envers moi-même, préférant me savoir chaste et femme d’église que d’accepter que je suis une femme qui veut plaire sans trop en faire, dans le respect de mes valeurs et me moi-même. Relation très conflictuelle, j’ai beaucoup de mal à lui faire part de mes doutes, concernant ma sexualité, oui j’ai été troublé et j’en suis encore traumatisé. Je crois en réalité, que depuis plus d’un an, je ne sais plus exactement qui je suis, où je vais, me laissant porter par les « mauvaises » fréquentations et les envies de briller pour les beaux yeux de ma mère qu’elle préfère laisser fermer lorsqu’il s’agit de moi. En réalité je crois que je suis le garçon manqué, qui aime plaire et se veut classe et élégante, superficielle en apparence mais qui manque cruellement de confiance en moi ! Si tu veux tenter de faire ta propre définition … bienvenue dans mon monde, de paillettes, désillusions, et aventures … let’s go to the funny life !