good times (ft. maxine)

Riley n'était pas du genre délicat quand il était question de confort, mais c'était le premier à avouer que les sièges du poste de police n'étaient pas géniaux. À vrai dire, il commençait à avoir mal à dos à force de rester assis, mais il se voyait mal marcher comme un forcené sous le regard (plus ou moins) attentif de l'officier qui le surveillait. De plus, la batterie de son téléphone était sur le point de mourir. Comme quoi, fallait jamais se faire prendre au dépourvu. En tout cas, il était coincé là-bas, et d'après tous les policiers avec lesquels il avait parlé (soit deux), il n'allait pas partir de sitôt. Tout ça pour un accident dans lequel il n'avait rien à voir. Mais il fallait récupérer son témoignage, celui des deux autres filles présentes, vérifier que tout coïncide, qu'ils n'aient rien ''oublié'', qu'ils certifient la véridicité de leur propos… beaucoup de bruit pour rien, d'après le jeune canadien. En fait, il passait juste devant un bâtiment de l'université quand quelqu'un avait crié au vol. Malheureusement, personne n'avait identifié le voleur, mais Riley, la victime du vol et une autre fille qu'il connaissait de vue s'étaient retrouvés au poste de police, bien contre leur gré. En même temps, qui serait ravi d'y passer un vendredi soir? D'un autre côté, il n'avait pas vraiment envie de partir en tapant de tous les côtés et en insultant les policiers. Après tout, ils ne faisaient que leur travail, et ils ne devaient pas être enchantés de passer leur vendredi soir sur un cas aussi banal. Le jeune homme pouvait entendre les sanglots étouffés de la victime. Depuis qu'ils étaient arrivés, ils n'avaient pas été dans la même pièce pendant plus de deux minutes, mais elle n'avait pas l'air d'être dans un très bon état entre sa crise de larmes et ses blessures. Finalement, des personnes concernées par l'affaire, Riley était peut-être l'un des plus chanceux, du coup il essayait de voir le côté positif des choses. Il pourrait être derrière les barreaux – ce qui serait drôlement embêtant, sachant qu'Asher, le capitaine de l'équipe de football, ne serait pas vraiment content –, dans les toilettes en train de pleurer ou en train de se faire rapiner. Du coup, finalement, le petit siège métallique pas très confortable était peut-être la meilleure place de la soirée.

Aux alentours de huit heures (du soir, bien évidemment, sinon ça n'aurait pas été drôle), Riley vit une jeune fille sortir de la pièce pour les dépositions. Elle n'avait pas l'air très fraîche, mais il ne pouvait pas vraiment la blâmer pour cela. C'était au tour de la victime du vol de s'avancer, et une fois la porte fermée, le jeune Sigma reconnut la jeune fille qui venait de sortir et qui s'approchait des sièges en métal, toujours aussi inconfortables. C'était une Alpha qu'il connaissait de vue pour l'avoir croisée par ci et par là, une fois en soirée, celle d'après dans les couloirs. Bien évidemment, la guerre Alpha/Sigma ne les avait pas épargnés, et ils s'étaient bien évidemment, comme tous les autres, opposés au cours de ce conflit. Maintenant que les choses s'étaient quelque peu calmées, il n'avait pas de véritable opinion sur la jeune fille. Après tout, ils ne se connaissaient pas vraiment, et peut être que leur animosité n'était qu'une pièce dans une guerre qui les dépassait. Mais cela n'effaçait pas sa fierté – ni celle de l'Alpha, apparemment – puisque finalement, ils s'étaient donnés de plein coeur au conflit. Quoi qu'il en soit, ils se retrouvaient maintenant coincés dans un poste de police plus silencieux qu'une tombe, côté à côté, sur des sièges aussi confortables qu'esthétiquement plaisants. « Dis donc, je savais pas qu'on allait faire une petite bringue par ici. Sinon, j'aurais au moins ramené de la bière, histoire d'oublier nos futures menottes. Surtout les tiennes, en fait. » Riley savait qu'il n'allait pas finir derrière les barreaux puisqu'il était innocent, mais il voyait mal la jeune Alpha être coupable de ce vol. Après tout, les apparences sont trompeuses, mais il avait beaucoup de doutes dans son cas. À vrai dire, elle avait l'air quelque peu secouée par la situation, mais le jeune canadien ne savait pas si ce n'était qu'une mauvaise interprétation de sa part. Après tout, il ne la connaissait pas tant que ça, donc il ne savait pas quels étaient ses états d'âme cette soirée là. Du coup, il ne put pas s'empêcher de lui proposer de l'aide, presque contre son gré. « Si jamais t'as froid, j'ai une couverture avec moi. Je crois pas qu'on sera de retour chez nous de sitôt. »